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Euro, monnaie unique, une fausse bonne idée

L’euro, monnaie unique pour l’Europe, une fausse bonne idée, et un vrai carcan pour l’économie française, et donc pour les territoires, en particulier frontaliers.

TeteBrunoElections2015Tribune de Bruno Lemaire, conseiller communautaire de PMCA, candidat Front National aux élections départementales avec  Anne-Marie Lahaxe sur le canton n°14, « Le Ribéral« 

Ce billet n’est pas destiné à sonder les reins et les cœurs, et je ne m’interrogerai donc pas sur les bonnes ou mauvaises raisons qui ont poussé à sa création. Je me contenterai ici de dire pourquoi cela ne marche pas, en utilisant pour cela deux métaphores.

La zone Euro, composée depuis peu de 19 pays, en comptait originellement 11, plus la Grèce intégrée en dernière minute, fin 2001. L’idée affichée était que ces 11, puis 12, puis 19 pays pouvaient marcher au même pas, ou finiraient par marcher au même pas, sur le plan économique s’entend.

Imaginons donc onze ou douze sprinters, reliés entre eux par une corde plus ou moins élastique, partant ensemble pour une même course. 13 ans plus tard, nous avons, très loin devant, à la limite de la rupture de l’élastique, le sprinter allemand, rouge à la fois de contentement d’être en tête, mais de colère à l’idée qu’il traine derrière lui pas mal de boulets. Sa solution, depuis quelques mois, courir un peu moins vite, avec l’aide d’un arbitre complaisant, la BCE, plus connue par le nom de son dirigeant principal, Mario Draghi. Est-ce que cela a appris à courir aux 10 autres, et maintenant 18 autres, sprinters ? Pas vraiment, du moins pas pour les sprinters ‘latins’ – ou grecs – même soumis à une cure intensive d’amaigrissement qui les laisse sans forces, mais qui pèse moins sur la corde « européenne ».

Autre métaphore, celle de 12 copropriétaires (maintenant 19) qui auraient le même syndic, et dont le conseil syndical, représenté par une triplette, ou troïka, BCE, Bruxelles et … FMI (et surveillé de près par le copropriétaire allemand) aurait décidé de figer les prix relatifs des différentes maisons. 28% de l’ensemble du prix total pour l’Allemagne, 21% pour la France, 17% pour l’Italie, etc… Cette fixation de prix restant valable, aux quelques ajouts près de pays supplémentaires, pendant toute la durée de l’Eurozone, quelle que soit l’évolution relative de la ‘qualité’ des diverses maisons.
Petit problème : les travaux du copropriétaire allemand ont été plus importants que les travaux entrepris par le Français, l’Italien, l’Espagnol ou encore le Grec. Les prix relatifs auraient du varier, être de 30% au lieu de 28% pour la maison allemande, de 20% au lieu de 21% pour la maison française, de 3% au lieu de 3.5% pour la maison grecque, ce qui n’est pas possible sous le carcan d’un prix unique, pardon d’une monnaie unique.

Et voilà le problème, celui de la fausse bonne idée. Une monnaie unique, cela peut marcher si les coureurs se déplacent à peu près à la même vitesse, ou encore si les copropriétaires investissent dans des proportions analogues pour restaurer ou enjoliver leurs maisons. Dit autrement, une monnaie unique, cela peut marcher si l’on a affaire à des économies qui se développent à peu près à la même vitesse, ou si l’on s’efforce de faire converger leur puissance économique relative.

Les 13 années qui se sont succédé depuis l’instauration de l’Eurozone, début 2002, montrent qu’il n’en a rien été, et qu’il faut donc libérer le plus vite possible les différents pays de ce carcan ruineux et mortifère pour la majorité d’entre eux.

Au moment de glisser son bulletin dans l’urne, que ce soit pour les élections départementales, régionales ou présidentielles, que chacun se souvienne que ni l’UMP, ni le PS ne songent à remettre en question le carcan de l’Euro, bien au contraire.

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